Dans ma vie, j’ai eu l’immense chance d’être entourée ou de rencontrer des Etres magnifiques, vivant dans leur coeur et pour l’amour, l’amour avec un grand A, un amour qui commence par respecter la terre et l’humain. Ils sont si nombreux sur mon chemin que je ne peux pas tous les nommer ici. Mais chacune de ces rencontres m’a nourrie et je tiens à les remercier profondément à travers cette comédie de danse. A commencer par mon père Daniel Péclard, soucieux d’écologie et militant syndical, m’ayant ouvert les yeux sur le monde visible et invisible. Puis mon beau-père Bernard Ginisty, philosophe et écrivain (entre autre, co-fondateur de ATTAC et membre du comité d’Ethique de la société financière La Nef), un exemple également pour qui j’ai la plus grande estime, car lui aussi marche ses paroles.
Marcher ses paroles…
… C’est un dicton Amérindien que j’affectionne particulièrement.
Il y a sur cette terre une quantité incroyable d’êtres absolument magnifiques trop souvent mis à l’ombre des médias. Et si un jour les journaux écrivaient sur les gens heureux, si la publicité offrait gratuitement de la vérité et si les infos nous parlaient de la vie de ceux qui font du bien autour d’eux, que se passerait-il?
Je ne crois pas que les générations qui arrivent ont envie de continuer à vivre pour et dans la compétition, la performance, la possession et la puissance. Ce monde là, je pense, arrive doucement à son agonie pour laisser place à la Vie et au Vivant. Une vie en conscience et en respect.
Bien sûr que je suis une idéaliste, inconditionnelle même. Je pense que l’esprit Amérindien est de retour dans de nombreux coeurs en germination. Que le sacré dans toute sa lumière est déjà là, tout autour de nous et qu’il suffira d’un petit souffle insignifiant pour que tout se mette à briller d’un coup. Comme pour la chute du mur de Berlin, qui aurait pu croire à cette histoire?
Il m’arrive d’entendre parler les arbres et les plantes… un peu seulement, surtout s’ils crient parce qu’ils ne sont pas bien. Je ne vais pas parler ici de toutes les petites anecdotes vécues avec les animaux ou les éléments. Nous en avons tous une quantité formidable à nous rappeler. J’aimerais aller le plus clairement et simplement à ce que j’ai envie de transmettre à travers cette comédie de danse dans la nature.
«L’amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création.» Christiane Singer
Souviens-toi de ta mère et de ton père…
Souviens-toi de ce qui t’habite le plus profondément. Derrière ta peau, au-delà de ton regard, de ton ADN, ton éducation, ta culture, tes blessures, ton époque, tes richesses. Remonte en toi comme le saumon les cours d’eau pour retourner à la source. Ancre-toi dans la terre comme les racines d’un vieil arbre et élance toi dans le ciel comme son feuillage vers la lumière. Et laisse ton esprit planer comme un goéland dans toutes les couches de l’histoire du monde, ton histoire. Ta mère et ton père t’aiment. Profondément. Malgré toutes les apparences et croyances auxquelles on a voulu nous associer.
Tout est énergie… et si l’énergie qui domine est la peur, l’univers répond à la peur, et si l’énergie est l’amour…
Imagine juste une seconde, si une majorité d’êtres humains d’une ville, d’un pays, d’un continent ou de la terre entière, en même temps émettaient une énergie d’amour, ce qui pourrait alors se produire.
Notre mère la terre et notre père l’univers nous aiment d’un amour fou que l’on ne peut tout simplement pas imaginer, si nous ne sommes pas en Amour. Mais quand nous y sommes, nous savons et nous ressentons ce quelque chose qui nous relie au Tout. Nous devenons infiniment perméables à la beauté, la compassion et la joie.
Notre mère Gaïa nous envoie des signes d’amour inlassablement à travers mille et un signaux dans notre quotidien. Un amour gratuit, sans jugement de qui nous sommes. Nous sommes ses enfants et elle nous aime tous tel que l’on est. Et si ça n’était pas le cas… ça fait des lustres que nous le saurions! Car elle n’a pas attendu l’être humain pour vivre ses transformations climatiques et géologiques. Si elle en avait l’envie, elle pourrait nous décimer tous en un clin d’oeil. Peut-être est-elle prête à aller jusqu’au bout avec nous, pour le meilleur ou pour le pire. Comme une mère, elle croira en nous jusqu’à la fin.
(Ceci n’enlève rien au respect profond que nous pouvons avoir dans notre quotidien pour améliorer la qualité de vie à travers chacune de nos pensées et chacun de nos gestes, envers la nature, tout ce qui nous entour et tout ce que nous sommes.)
A travers ces chorégraphies, j’ai juste envie de développer un peu cette idée. Sans critique, sans compte à régler avec qui que ce soit. Cette comédie appartient à chaque danseur, à son propre lien à la terre, à ce qu’il a laisser transpirer à travers ses mouvements pour la plupart très spontanés et improvisés sur ce qu’il a vécu dans l’instant présent, en fonction du lieu et de la saison.
Je n’ai pas souhaité de morale écologique, politique ou religieuse derrière tout ça. J’aimerais que toutes ces frontières disparaissent un peu pour une fois. J’espère y être arrivée à travers ces images symboliques et poétiques. J’ai essayé avec toute honnêteté et modestie, être juste un outil pour retranscrire et peindre cette fresque.
Anne Laure